Qui donc surveille les nombreux volcans actifs d’Amérique latine, et comment ?
Pour la première fois, les services dédiés de 10 pays de la région, réunis au sein de l’Asociación Latinoamericana de Volcanología (ALVO), communiquent ensemble sur leur tâche essentielle pour la sécurité des populations et des biens. En tout, les 17 institutions veillent en temps réel sur 135 des 302 volcans actifs, avec 600 sismomètres, des stations géodésiques1, des capteurs géochimiques et une armada de caméras, le tout complété par des campagnes périodiques d’échantillonnage pour analyser les gaz et l’eau prélevés in situ. Ce dispositif technique leur permet de produire des cartes de l’aléa volcanique2, mais aussi de partager l’information avec le grand public en publiant des rapports mensuels, hebdomadaires voire journaliers sur leurs sites internet et via les réseaux sociaux. Certains ont développé des initiatives pour impliquer les communautés exposées dans la surveillance, avec des réseaux d’observateurs locaux formés et le suivi des médias sociaux3pour renforcer le système d’alerte volcanique.
Selon Oryaëlle Chevrel, volcanologue à LMV et éditrice de ce numéro spécial de la revue Volcanica4, les observatoires sud-américains témoignent avec cette publication conjointe de leur volonté de s’ouvrir plus encore vers la société en général et vers la communauté scientifique en particulier.
1. Détectant la déformation du sol à l’aide de GPS et inclinomètres notamment
2. Il en existe pour 30 % des volcans actifs de la région.
3. Pour collecter des informations sur les éruptions et les zones touchées.