Deux enseignants-chercheurs du Laboratoire Magmas et Volcans en Mission de recherche dans les Terres Australes et Antarctiques Françaises.

Le Laboratoire Magmas et Volcans de Saint-Étienne héberge les programmes de recherche en Géosciences dans les Terres Australes et Antarctiques Françaises. Deux campagnes de terrain vont se dérouler cet hiver à Kerguelen et en Terre Adélie, dans le cadre des deux programmes de recherche Talisker et Arlita, soutenus par l’Institut Polaire Paul Emile Victor (IPEV) et coordonnées par Damien Guillaume et Jérôme Bascou, enseignants-chercheurs au Laboratoire Magmas et Volcans (UMR CNRS 6524) à la Faculté des Sciences et Techniques de l’UJM.

L’isolement et les climats extrêmes de ces régions qui constituent deux des cinq districts des Terres Australes et Antarctiques Françaises exigeront des deux chercheurs et de leurs équipes une technicité et un savoir-faire particuliers.

Damien Guillaume se rendra en mission de recherche pour les îles Kerguelen le 1er décembre 2017 pour une durée de 3 mois. Le transfert depuis la Réunion jusqu’à Kerguelen sera effectué à bord du navire océanographique ravitailleur Marion Dufresne, le retour se fera à bord de la Curieuse.

Le Programme scientifique Talisker (Transfers across the lithosphere of Kerguelen) associe des chercheurs de l’Université Jean Monnet, de l’Université de Toulouse, de l’Université Paris Sud et de l’Université de Bretagne Occidentale. Il a pour objectif d’étudier et de caractériser la structuration de la lithosphère de Kerguelen ainsi que les circulations de fluides affectant cette lithosphère à différents niveaux structuraux, depuis le manteau supérieur jusqu’à la surface et leur migration vers l’Océan austral.

Pour la campagne de cette année, les travaux seront axés d’une part sur les systèmes hydrothermaux actifs, les interactions fluides-roches-biosphère et la quantification des flux d’éléments chimiques du continent vers l’océan côtier, d’autre part sur les systèmes magmatiques intrusifs, leur origine, leur mode de mise en place et leur exhumation en lien avec les variations des climats durant les 10 derniers millions d’années.

Jérôme Bascou se rendra en mission de recherche en Terre Adélie le 15 décembre 2017 pour une durée de 1,5 mois. Le transfert depuis la Tasmanie jusqu’en Antarctique sera effectué à bord du nouveau navire océanographique ravitailleur brise-glace Astrolabe qui effectuera sa deuxième rotation Hobart – Dumont d’Urville.

Le programme scientifique Arlita (Architecture de la lithosphère de la Terre Adélie) a pour objectif de caractériser les structures et la déformation de la lithosphère néoarchéenne (2.4 Ga) et paléoprotérozoïque (1.7 Ga) en Terre Adélie et George V Land (Antarctique, latitude 135° à 145° E). La démarche est pluridisciplinaire et combine différentes méthodes d’analyse et d’interprétation, connectant les observations de terrain aux modèles géodynamiques. L’étude de la déformation est également multi-échelle depuis la caractérisation des structures de déformation du réseau cristallin par diverses techniques de microscopie électronique, des observations de terrain et des mesures en laboratoire des structures magnétiques (foliation et linéation) jusqu’à la cartographie des structures lithosphériques à partir d’analyses de données sismologiques issues d’enregistrements de stations sismiques installées dans le cadre du programme. Des informations sur les différentes missions d’Arlita sont accessibles à l’adresse suivante : https://dossier.univ-st-etienne.fr/arlita/www/.

La future mission de terrain menée en collaboration avec l’Université de Franche-Compté (UMR chrono-environnement) est axée sur l’inventaire des structures ductiles avec l’échantillonnage de « carottes » de roche pour des mesures d’Anisotropie de Susceptibilité Magnétique (ASM), la mesures in situ des structures cassantes et l’échantillonnage pour des mesures thermochronologiques par la méthode des traces de fission (TF) couplée à des datations U-Th-He sur Apatite (AHe). Ces données nous permettrons d’évaluer l’importance de l’exhumation précoce à 1.7 Ga, la part de l’exhumation liée à l’ouverture de l’Océan Austral entre la Terre Adélie et l’Australie et celle éventuellement liée à l’érosion glaciaire tertiaire à actuelle.

Ces programmes contribuent à la vocation de l’IPEV de mettre en valeur les régions australes et de favoriser la sensibilisation du public aux problématiques propres à ces territoires. En ce qui concerne l’étude de la Terre et du Climat, de par leur spécificités géologiques, ces régions sont des laboratoires naturels exceptionnels pour établir des modèles géodynamiques de référence permettant de mieux comprendre des étapes charnières de l’histoire de la Terre (évolution de la Terre Primitive et émergence des continents) et pour la compréhension des changements climatiques globaux.

http://www.institut-polaire.fr/language/fr/

 

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