L’European Research Council (ERC) vient de communiquer la liste des bénéficiaires des bourses « ERC Starting Grant » qui financent de manière importante les recherches exploratoires de jeunes chercheurs et chercheuses. Marion Garçon, chargée de recherche CNRS au Laboratoire magmas et volcans (LMV, UCA / UJM / IRD / CNRS), est l’une des lauréates. Spécialiste de l’histoire précoce de notre planète, son projet vise à mieux connaître les océans anciens : un sujet au cœur de l’apparition de la vie sur Terre.

Marion Garçon est chargée de recherche CNRS au Laboratoire magmas et volcans de Clermont-Ferrand, l’une des deux unités de recherche rattachées à l’Observatoire de physique du globe de Clermont-Ferrand. Elle s’intéresse à l’histoire précoce de notre planète et plus particulièrement à celle des anciens océans. Depuis plus de 4 milliards d’années, l’océan est en constante interaction avec l’atmosphère, les continents et le manteau terrestre via différents processus tels que l’érosion, la sédimentation et le volcanisme sous-marin (hydrothermalisme) ; des échanges qui n’ont cessé de modifier la composition de l’eau de mer tout au long de l’histoire de la Terre. Avec son projet ERC, Marion Garçon va chercher à analyser les variations de composition chimique des anciens océans afin de mieux comprendre à quoi ressemblait notre Terre il y a plusieurs milliards d’années. L’eau de mer des premiers océans n’étant plus accessible à ce jour, elle va étudier des sédiments formés entre 3,8 et 1,8 milliards d’années qui ont piégé et enregistré la signature chimique de l’eau de mer ancienne. Le projet repose sur l’utilisation d’outils géochimiques innovants, à la pointe de la technologie moderne, qui permettront entre autres de déterminer l’origine des plus vieux continents, de détecter des traces précoces d’oxygène et d’identifier les périodes de fortes activités hydrothermales. À  terme, ces recherches pourraient permettre de mieux comprendre les conditions environnementales de surface qui ont permis l’apparition de la vie sur Terre.

L’appel ERC Starting Grant s’adresse à de jeunes chercheurs ayant obtenu leur thèse 2 à 7 ans auparavant. L’objectif est de financer des projets de recherche exploratoire sur une durée maximale de 5 ans et un budget de 1,5 millions d’euros. L’appel ERC Starting Grant 2019 a bénéficié d’un budget global de 621 millions d’euros et devrait financer environ 408 bourses. Avec 24 projets lauréats, le CNRS arrive en tête des organismes européens. Plus globalement, la France est en quatrième position, avec 41 projets, derrière l’Allemagne (73), le Royaume-Uni (64) et les Pays-Bas (53).

Marion Garçon, lauréate ERC Starting Grant 2019 avec le projet GOforISOBIF, chargée de recherche CNRS au Laboratoire magmas et volcans de l’Observatoire de physique du globe de Clermont-Ferrand.

 

Crédit photo : Lucie Sauzéat.